LES REFUGIES JUIFS EN HAUTE-VIENNE

VISAGES ET HISTOIRES

Visages de survivants et de déportés au temps de la Shoah

Enseignante d’histoire et de français, je suis passionnée depuis longue date par l’histoire de la Shoah.

Retracer le parcours des réfugiés juifs arrivés en Haute-Vienne pendant la Seconde Guerre mondiale, retrouver leurs visages, leurs noms et leurs histoires ….

Tel était mon but lorsque j’ai entamé ces recherches dans les années 2000.

Puis, la passion des archives et de l’Histoire, de leurs histoires est devenue si prégnante qu’il m’est apparue nécessaire non seulement de finaliser une partie de ce travail, mais aussi de le faire connaître.

A l’heure où les derniers témoins disparaissent, j’ai aussi cherché à lutter contre l’oubli comme une tentative de contrer cette volonté d’annihilation qui caractérisa l’idéologie nazie.

Ce travail vise donc à éclairer certains pans de l’histoire sombre du régime collaborationniste de Vichy  en se mettant au niveau de ces hommes, ces femmes, ces enfants, tous ces « anonymes de l’Histoire » suivant l’angle de ce qu’on appelle la « micro-histoire »…pour que la « petite » histoire rejoigne et vienne éclairer la « grande », pour contrer le risque d’un oubli définitif et qu’enfin, ceux qui furent déportés « sans retour »,  ces chiffres sur des listes soient remplacés par un nom, un visage et une histoire.

Tel est d’ailleurs le but de la fondation Yad Vashem, but que je partage en essayant d’être la plus rigoureuse possible sur le plan historique:

« A ceux-là, je donnerai dans ma maison et dans mes murs un monument et un nom (« Yad Vashem »)… qui jamais ne sera effacé. »

Isaïe, chapitre 56, verset 5

Vous trouverez donc ici la vitrine d’une enquête historique entamée il y a plus de vingt ans alors que j’étais étudiante  en histoire et que j’espérais finaliser à l’issue de mes études.

Devenue enseignante, cette idée ne m’a jamais quittée. C’est ainsi que j’ai repris et étoffé ce travail depuis une dizaine d’années.

Il est prioritairement axé sur une monographie concernant les Juifs étrangers arrêtés lors de la rafle du 26 aout 1942 et transférés à Drancy depuis le camp de Nexon.

Il m’a menée à consulter et croiser de nombreuses archives, locales, nationales ainsi que des sources internationales et à rencontrer de nombreux témoins.

Afin de rendre leur identité et leur humanité , il me fallait en effet savoir qui étaient tous ces anonymes  « dans leur vie d’avant » en essayant de fouiller et de réunir tous les détails possibles. Le restant de mon temps libre a donc été consacré quasi exclusivement durant ces dernières années à la fréquentation d’archives et à la consultation de toutes les ressources connues.

Malgré la passion, ce travail m’est parfois apparu  comme une quête sans fin (persuadée que j’étais de pouvoir trouver toujours plus, ce que je continue à penser par ailleurs). Aussi, ces recherches sont restées longtemps sur les étagères de mon bureau avec l’angoisse qu’elles y demeurent.

Encouragée par mes proches ainsi que par certains historiens, j’ai finalement décidé de les diffuser pour que cette masse d’informations n’aient pas été rassemblées en vain et qu’elles puissent qui sait encore trouver un prolongement tout en sortant ces personnes de l’oubli.

Au fil de mes rencontres et de mes recherches, j’ai pu également rassembler des informations sur d’autres parcours  que je communiquerai au fil du temps sur d’autres rubriques.

 

Une pensée émue m’étreint en repensant à mes amis aujourd’hui disparus qui ont joué un rôle moteur dans la pousuite de ces recherches.

Mes premières pensées vont vers ces deux amis rescapés du convoi 27:  Leo  Bergoffen (ainsi qu’Odette, sa compagne, véritable héroïne de cette époque sombre ) et Nathan Ben Brith avec qui j’ai pu travailler à la publication de ses mémoires durant ses dernières années de vie.

Je pense aussi aujourd’hui à Norbert et Frieda, mes amis outre-Atlantique avec qui j’ai correspondu et je leur dédie aussi ce travail à eux et en hommage à leur maman, Sarah Rosenblum, déportée par le convoi 26.

Par la suite, d’autres familles (descendants ou témoins) ont été là pour m’apporter leurs encouragements et/ou m’apporter d’autres témoignages ou documents.

J’ai  reçu chaque témoignage, chaque échange comme un gage de confiance qu’il me faut honorer et je  remercie chacun d’entre vous pour votre soutien. Je leur fais la promesse de conserver précieusement et de transmettre l’histoire de leurs proches.

Je tiens également à profiter de l’occasion pour faire mes remerciements à tous les professionnels qui ont pu m’aider au cours de mes recherches, au personnel des archives de la Haute-Vienne, à l’archiviste de la commune de Saint-Junien, Mr Baroulaud, aux historiens qui m’ont également conseillée et aidée.

Je pense en particulier aux conseils avisés d’Alexandre Doulut qui fut toujours disponible pour répondre à mes questions et qui m’a encouragée à diffuser ces recherches, à l’aide précieuse de Laurence Schram, de Katy Hazan, de Bernard Reviriego ainsi que celle d’autres chercheurs locaux ou étrangers avec qui j’ai pu échanger au sujet du sort particulier d’un de ces réfugiés. Merci également à Mr Pommaret, infatigable historien local qui m’a également apporté une aide précieuse sur certaines sources. Un grand merci également à Mr Serge Klarsfeld  qui m’a autorisée à diffuser les photographies d’enfants de son fond documentaire.

La rencontre et la transmission de ces histoires aux familles est également au cœur de ma démarche. Autant que faire se peut et dans la mesure du temps libre qu’il me reste, j’essaierai de jouer ce rôle de « passeur d’Histoire » pour celles-ci, leur récit enrichissant et éclairant très souvent mes propres travaux.

Enfin, je remercie également ma famille et mes proches pour leur soutien moral décisif.

Ce travail n’étant qu’un début, une esquisse de la somme d’informations collectées, j’espère pouvoir encore trouver des indices, des témoignages (même s’ils sont de plus en plus rares) ou des documents concernant ces réfugiés, qu’ils aient survécu ou non. En cela, il doit aussi être perçu comme un moyen de préciser encore ce qui peut l’être.

Que vous soyez témoin, descendant d’une victime, historien ou simplement passionné par cette période ou par l’histoire de la Shoah, votre aide quelle qu’elle soit me sera donc précieuse.

Un padlet est également mis à disposition des enseignants dans la partie « Liens utiles ». Ils y trouveront de nombreuses ressources produites par les grands centres mémoriaux (Yad Vashem, Le Mémorial de la Shoah…) mais aussi des exemples d’exploitations pédagogiques et des ressources à utiliser en classe.

N’hésitez pas à venir échanger sur le sujet ou poser vos questions sur le groupe des réfugiés juifs en cliquant sur l’icône bleue « groupe facebook » en bas de page. 

N’oubliez pas que ce travail est le fuit d’années de recherches. Merci donc de respecter la propriété intellectuelle qui en découle. Si vous souhaitez diffuser ou emprunter certaines informations, merci de m’en demander l’autorisation auparavant. De même, les photographies proviennent de fonds spécifiques qui nécessitent des autorisations.

Bonne lecture et bienvenue à vous!

Fanny Dupuy

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Cet article a 2 commentaires

  1. Hankel

    Bonjour Fanny,
    Je suis également prof au lycée Maine de Biran de Bergerac. On a découvert l’existence d’un orphelinat juif au sein du lycée entre 40 et 43. Je trouve nombre de nos orphelins dans tes listes et je serais interressé d’échanger davantage avec toi pour tenter de contacter des survivants voir leurs familles….

    Cordialement
    Rainer-Maria Hankel

  2. Ne pas hésiter à me contacter avec l’adresse e-mail suivante: réfugiesjuifs87@gmail.com, puis on pourra certainement échanger ensuite avec plaisir,

    Cordialement,

    Fanny Dupuy

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